La COP 30 réunie à Belem au Brésil nous promet une élévation moyenne des températures de l’ordre de 2,5°C d’ici la fin de ce siècle.
L’Himalaya et le plateau tibétain sont généralement reconnus comme des « points chauds » concernant les risques climatiques, c’est à dire que le climat local va être plus impacté que la moyenne mondiale.
Au cours des 40 dernières années la température moyenne du Ladakh a déjà augmenté de 3°C. La couverture glaciaire a diminué de près de 20 % et certains glaciers sont menacés de disparition. Les experts affirment que le réchauffement climatique a perturbé le régime des précipitations dans ces régions de haute altitude.
Par exemple, le glacier Parkachik que nous voyons bien lors de nos arrivées au Zanskar par la route de Kargil, l’un des plus grands de la vallée de la rivière Suru, a reculé à un rythme soutenu. Le taux de recul a augmenté de manière significative, passant d’une moyenne de deux mètres par an entre 1971 et 1999 à 20 mètres par an entre 2015 et 2021. Le recul du glacier Parkachik et d’autres glaciers est principalement dû au réchauffement de l’atmosphère, à la modification des chutes de neige et à l’augmentation de l’activité humaine dans la région. L’étude menée par The Wadia Institute’s study a été publiée dans the peer reviewed journal Annals of Glaciology sous le titre : Glacier retreat, dynamics and bed overdeepenings of Parkachik Glacier, Ladakh Himalaya, India .
https://icemelt.eu/glacier.php?name=Drang-Drung_Glacier
Un autre glacier emblématique, le Drang-drung à proximité du Pensi La montre le même type d’évolution. Ifran Rashid de l’Université du Kashmir et Ulfat Majeed du National Institute of Technologie de Srinagar ont constaté une diminution de 13,84% du glacier entre 1971 et 2017 puis une accélération du phénomène liée à une baisse significative des précipitations neigeuses.
Le Chadar qui permettait aux zanskarpas de rejoindre Leh en hiver n’est plus qu’un lointain souvenir. Les températures plus clémentes en hiver ne permettent plus l’usage de cette route de glace hivernale. D’autre part la route du même nom (Chadar road) est maintenant ouverte. https://youtu.be/HY7YoTlArIs
L’agriculture souffre également de ces changements. Chutes de neiges tardives en mars, manque d’eau en été, le cycle des cultures évolue. A noter que les zanskarpas travaillants de plus en plus dans le commerce, les organismes gouvernementaux, la construction des routes etc… délaissent eux-mêmes une part des champs faute de temps pour les entretenir. Les dokzas (bergeries) disparaissent progressivement.
En un mot, l’impact des changements climatiques associés à l’ouverture du Zansakr par la construction des routes, l’accès facilité à internet, l’arrivée partielle de l’électricité modifient les habitudes des habitants et transforment le Zanskar